"Les filles ont part!"
"Quoi?!" crièrent deux petites filles en train de torturer de pauvre poupées. Ces deux filles, c'est ma soeur et moi, et si je fus tellement surprise c'est que mes parents nous avaient annoncés qu'on partirait tout de suite en direction de .. de.. Non, il n'y avait au départ pas de destination finale. Nos parents avaient décidés sur un coup de tête de partir d'Espagne, ma ville natale. L'Espagne est à vrai quelque chose de très lointain pour moi. Je n'y ais vécu que ma plus petite enfance là bas et je n'ais comme souvenir que les bêtises que l'on faisaient avec ma soeur. Partir d'une ville où je n'ais rien construis fut bénéfique. Ma naïveté me permettait de partir d'un pays sans pleurer son absence, ni d'ailleurs le fait que l'on ne savait pas du tout où l'on se rendait...
Toute la famille prit le bâteau. Mon père me pris dans ses bras , me fit voir l’étendue d'eau et me dis "Tu vois tout la bas au loin, c'est chez nous" . Je le regarda d'un air interrogateur et il me précisa que la destination était l'Amérique. Malheureusement pour nous, Elis Island ne nous avait pas accepté , nous fûmes ainsi recalés aux portes du nouveau monde et mes parents se dirigèrent alors plutôt vers le pays le plus proche : le Canada. Le canada est un pays, où il fait très froid. Je me souviens des nuits quand je piquais la couverture de ma soeur pendant que celle ci me rendait l’appareil. Bref, il faut faire avec. Je m'étais toujours demandée pourquoi mon père avait fuit. A vrai dire rien en Espagne lui avait forcé la main, à l'inverse notre vie la bas était tranquille. Alors pourquoi ? Lorsque je demandais à mon pere de ma voix mielleuse, je n'obtenais que ces colères. Et quelles colères ! Mon père nous lançait des invectives et était même sur le point de nous frapper . Ma mère nous consola tant bien que mal et essaya d'inventer une raison . Elle nous disait alors que mon père voulait nous protéger qu'il nous voulait du bien et qu'il avait peur d'une nouvelle guerre sur le continent et surtout de son apocalypse. Cette raison nous avait suffit étant jeune ,mais ma soeur et moi avons plus tard mené notre propre enquête . D'ailleurs on avait inventé un code très complexe que je ne comprenais pas moi même. Au finale, nous n'avons rien découvert.
"Eh Valentina reveil toi!!"
Ma soeur me poussa , par reflexe je lui donna un coup pour lui signifier qu'aujourd'hui on n'avait pas école et que j'aimerais ,si possible dormir. Néanmoins je finis par me réveiller pas parce qu on n'était pas dimanche mais parce que mes parents avait déserté et laissé sur la table un livre comme unique raison. Mes parents avait déserté, sans motif : cette phrase me tourna dans la tête un bon moment. Ma soeur et moi étions sidérées, tout ce qu'il nous restait était uniquement ce livre. Ce livre d'ailleurs était un recueil avec tout les souvenirs de la famille, tout était datée commentée : là on voyait ma soeur et moi se battre , ici notre premier repas chez pépé et enfin là notre départs. Au fur et à mesure qu'on tournait les pages ,on revivait notre passée... On s'empressait ainsi de tourner les dernières pages pour découvrir l'avenir, un mot, de l'argent , quelque chose en somme . Rien , la dernière date qu'il y avait était celle d'aujourd'hui, je reconnaisais l'ecriture de ma mère et une chanson en espagnole qui servait d'introduction. Ma mère semblait ainsi mettre en avant que nous étions seules à present et que notre avenir restait à écrire.



Même si la vie paraissait paisible je dus faire face à la réalité . Nos parents nous avaient laissés vivre dans un pensionnat. Les cours et la vie extérieur était à vrai dire presque pareil que si on avait des parents. A l’exception que nous on en avait a vrai dire plus. Plus aucune nouvelle, plus rien, que des souvenir. C'est à ce moment là que je me consola dans la musique. Ne voulant pas montrer ma faiblesse en pleurant ou en parlant à des gens j’écrivais et exprimer mes peine via la musique. C'est ainsi que je me trouva enfin une voie, une voie ou je pourrais enfin réussir comme je le voulais ... Je passais ainsi des heures dans la salle de musique pour pouvoir percer dans la musique et vivre de nous même. Je devins ainsi vite une fille isolée. Au collège comme au lycée on me plaça vite dans le groupe des "inutiles". J'étais peu regarder et je ne faisais rien pour d'ailleurs je n'en avais pas du tout envie. Mais très vite j'eus envie de parler de ma musique, et je trouva ds amies et tomba même amoureuse d'un guitariste. Le cliché type ! Que voulez vous je ne résiste pas a ce charme que dégage ces musiciens, cette apparence si sur de sois et tellement fragile dans les paroles. Mais la petite Valentina que j'étais ne réussi pas a avouer ses sentiments. Pire j'étais terrorisée à l'idée de le rencontrer et de me faire un tête à tête avec lui. Ma soeur m'aida bien sur à me ressaisir. Elle me donna conseil et la force pour l'aborder. Portant ce fut en vain, en effet la peste la plus horrible que la terre put porter me passa devant pour me prendre mon âme soeur, et comme ceci ne lui suffisait pas elle me tourna en ridicule et avoua à tout le monde que je ne savait ni draguer ni avoir un petit amis. A partir de ce moment là, je changea de bord. Je n'aima plus le garçon mais les filles. Au lycée, j'affirmais mon assurance et marchait droit. Je pris d'ailleurs cette apparence de fille pourris gâtée ou de "Biat**". J'étais maintenant quelqu'un qui perçait musicalement et qui avait quelque chose . En effet j'entrais dans une école de musique et était jugée comme prodige , j'arrivais bientôt à mon terme d'études pour atteindre le poste de "professeur de chant".

"Attend tu veux dire que toi aussi t'as remarqué quelque chose de bizarre?"
-"Ouais totalement .. C'est comme si ..Y'avait plus de monde... "
"Comme s'ils étaient apparus comme par magie ?...Non ça doit être un groupe de touristes ou autre... mais ca m'étonnerait que tout ce tas de gens appartienne à la ville ?? Si c'est ça alors ma salle de musique devrait être complète !"
Je rigola a la fin de la conversation mais lorsque j'ouvris la porte de la salle , celle ci était pleine à craquée. J'étais tellement surprise que j'en lâcha mon téléphone. J'étais à vrai dire plus habituée à trouver que 8 à 12 personnes au maximum dans le conservatoire car ici il n'y avait guère de populasse mais là ça faisait bizarre. D'ailleurs ce qui fut encore plus bizarre c'était l'attitude de ces personnes . Au début cela me fit bien rigoler mais de plus en plus je trouva la ville hostile et tout ce monde me mit en constante position de défense. Pendant mes cours,j'échappais à l’écoute de l'élève pour l'observer . Je devins presque paranoïaque.... Presque car d'autres habitants pensaient la même chose que moi. En parallèle j’espérais retrouver mes parents dans ce flot d'arrivant, il m'arrivait ainsi d'aller dans des manifestations dans l'espérance d'y surprendre mes parents et de leurs dire "Hey Coucou je suis votre fille!" Mais en vain . Mes parents n'étaient pas dans le lot et même si je m’efforçais de ravaler mes larmes devant mes proches se fut difficile de ne pas repenser à eux . Je maudissais cette ville ou je restait cloîtrée dans l’espérance complètement illogique que mes parents reviendraient sur leur pas. Bien sur je me suis longtemps demander si c'était pas plutôt préférable d'aller en Espagne, peut être mon père avait changé d'avis . Je ne sais pas pourquoi mais j'étais comme aimantée ,attaché au Canada. Partir me faisait presque du mal...



Malgré tout je tenais à vivre. M’enfoncer dans le passé ne me servait à rien et ne me faisait que m'embourber. Pourtant j'y repense encore. En écrivant dans mon petit journal ,il m'arrive de me relire pour voir mes changements et surtout au niveau de ma sexualité. Je découvris alors ma première petite copine nommée : Nancy et je découvris ce moment là aussi :
En dernière année de lycée, j'étais bien décidée à m'éclater. Je sortais souvent et faisais beaucoup la fête. A l'une de ces occasions je rencontra Roman, un jeune homme qui venait aussi dans le même lycée. Je me lia vite d’amitié avec lui , ce fut d’ailleurs mon seul meilleur ami avec lequel j'échangeais SMS et petit potin. Ma soeur s'en étonna :" Attends comment après toute ces longues années de fuite tu arrives à nouer des liens aussi facilement avec ce mec ?" Roman n'était pas n'importe quel mec il était gay et cela faisait la différence. Je n'avais plus à être terrifiée et de ce fait plus à le fuir. Lui affirmait complètement sa sexualité comme moi je l'affichais. Malheureusement je n'étais lesbienne que par pure crainte amoureuse, et il m'arrivait souvent de repenser aux garçons, et avec Roman ça n'a fait qu'empirer. Le fait de rester avec lui et de partager tout ses secrets me fit complètement craquer. A tel point que je dus casser avec ma petit copine de l'époque. J'étais tellement furieuse envers moi même d'avoir tout ruiné. Tout ses efforts de lutte désarmés par ce jeune homme, avec lequel je n'aurais en plus aucune chance de sortir avec. Je n'en parla à personne et coupa les ponts avec celui ci à la sortie du lycée . Je me souvins d'ailleurs de son dernier SMS : "Et on restera en contact !" , ce SMS auquel je n'avais pas répondu.
Écartant tout les vieux démons de mon chemins je repris le cour de ma vie. J' appris à de nombreuse personnes de tout age à chanter dans mon conservatoire et je donnais quelque fois des concerts. Je prévoyais même de faire un disque. Oui ma vie semblait ainsi paisible et sans embûches , jusqu'au jour ou j'allais faire ce cour ... C'était un jeudi, il pleuvait à flot et j'étais arrivée en retard au conservatoire . Dans la salle je trouva le monde habituel : aujourd’hui c'était d'ailleurs cour pour ceux de plus de 18 ans. En rentrant dans la salle j'observa des nouveaux comme des anciens , je revivais un peu mes années d'études car je trouvais toute sorte de groupes , les pimbêches, les sérieux... Bref , je m’assis sur mon bureau et tacha d’annoncer clairement l'exercice d'aujourd'hui :
-"J'aimerais que l'on fasse aujourd'hui un exercice un peu spécial. Je veux que vous bossiez par groupe sur une chanson et que vous en faites un duo, trio ou quatuor ." Comme à mon habitude ,une main se leva .
-"Oui heu ... Maxime c’est ça ?"
Ce jeune homme etait assis tout au fond de la salle , s'était un élève plutôt talentueux. Il avait sa bande de pote et était un de ses élèves qui avait vécu le plus claire de son enfance dans la rue .
"Ouais, j'veux pas dire mais la j'ai rien capté . Si on fait des duo ou trio on a qu'a prendre des chansons faites pour ça non ?" Dit-il en se redressant sur ça chaise.
"Non justement, j'aimerais que vous preniez une chanson à une voix"
"Vous auriez un exemple ?"
"Ben lève toi mon choux .." dis-je d'un air charmeur . "Tu connais Michael Jackson je suppose ? Et bien on a qu'a faire ça sur Smooth Criminal, ca te vas ?"
Sur ce Maxime hocha la tête. Dès lors j'alluma la musique et m'écria avant de commencer que l'exercice était aussi de bouger et non d’être statique. Au début, Maxime était un peu perdu, il n'arrivais pas à se concentrer. J'essaya alors de le chercher en donnant une certaine sensualité à cette chanson . Au fur et à mesure Maxime se lâcha et voila que je slaloma entre les chaise des élèves en criant "Annie are you Ok?". Je me détacha alors de tout, je n'avais plus sur le dos ce passée inconvenant... je me fondais dans la chanson . A la fin de la chanson ,nous nous rapprochâmes alors, . J'étais tellement absorbée par la chanson que je ne me réveilla que lorsque les élèves applaudirent: Je réalisa alors notre rapprochement, nous étions tellement près que nos lèvres auraient pu s'effleurer je sentis sa mains sur hanche et son souffle qui me donnait des frissons. Ses yeux cherchèrent les miens mais je m'empressais de dire:
"Bon ben vous avez maintenant un exemple ..." Je m’éloigna de Maxime et tenta de reprendre mes esprits. "Valentina ressaisit toi , ressaisit toi" me dis-je faisant semblant de chercher des feuilles dans mon sac. Non je ne pouvais pas...Je ne pouvais plus détacher mon regard du sien,je ne pouvais plus respirer sans sentir son parfum ,je ne pouvais plus bouger sans sentir sa présence ...J'étais perdue .

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